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Blog do Vavá da Luz

outubro 20, 2011

LE PLAN AMÉRICAIN DE « GRAND MOYEN-ORIENT » BAT DE L’AILE (Robert Bibeau)

La Nouvelle République/ Un bref regard sur les cas égyptien et tunisien. En Tunisie et en Égypte, l’armée aux ordres des États-uniens a délogé les deux tyrans bien connus et pris le pouvoir directement, ce que certains continuent d’appeler la plus grande «révolution» de tous les temps. Révolution que vous appelez duperie, d’ailleurs. D’une part, pourquoi, et d’autre part, cela signifierait-il qu’elles ont été télécommandées par les États-Unis ? Si oui, à quels desseins ?

Robert Bibeau : Il faut toujours adopter un point de vue évolutif et dialectique lorsqu’on analyse un événement historique. Par exemple, le soulèvement égyptien, pas plus que le soulèvement tunisien, n’ont été le fait d’agents secrets qui auraient voulu renverser l’ordre établi au sein de ces deux dictatures. Des dictateurs se créent de nombreux ennemis, à commencer par leur propre peuple qu’ils pressurent et martyrisent, et de ce fait, les dictateurs s’entourent de moyens de répression important, ce qui les fait d’autant plus détestés de leurs commettants. Puis un jour, face à autant d’injustice que leur politique dictatoriale engendre, une étincelle jaillit et met le feu à toute la plaine. Le processus de soulèvement populaire est toujours aussi mystérieux et imprévisible. Il a eu lieu, ce processus, dans les deux cas qui nous préoccupent. Mais, dès que ce soulèvement a lieu, vous avez aussitôt des milliers, sinon des millions de gens qui embarquent dans le train de la Révolte qui n’est pas encore une Révolution. Rassembler des millions de révoltés pacifiques qui crient à tue-tête sur des centaines de places publiques entre Tunis  et Le Caire ne crée pas un mouvement révolutionnaire. Surtout si parmi ces insurgés, ce qui est inévitable, se dissimule des milliers d’agents secrets et de mercenaires à la solde du pouvoir en place. On ne peut parler de soulèvement révolutionnaire que si les insurgés remettent en question le pouvoir d’État et tentent de s’emparer de tout le pouvoir d’État pour fonder un nouvel ordre social. Si les insurgés demandent que le dictateur soit limogé et qu’on leur offre qu’une junte militaire qui les oppriment prennent les rênes du pouvoir et dirigent la nation comme du temps de Moubarak, mais sans Moubarak, alors vous avez changé votre bonnet blanc pour un blanc bonnet, ce n’est pas une révolution.
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