LE DRAME LIBYEN (Robert Bibeau)
L’histoire produit ses propres héros. N’en déplaise à Blingbling Sarko personne ne lui a transmis les pouvoirs de l’Olympe. Ce César d’opérette pourrait vite déchanter après sa conquête de la néo-colonie libyenne révoltée. En Tunisie et en Égypte l’armée aux ordres des États-uniens a délogé les deux tyrans biens connus et pris le pouvoir directement, ce que certains continuent d’appeler la plus grande « Révolution » de tous les temps (1). De fait, les peuples tunisien et égyptien, une fois revenus de cette duperie, se sont ressaisis et organisent présentement une reprise en main de leur soulèvement populaire, soulèvements qui seront de véritables mouvements anti-impérialistes posant la question essentielle du pouvoir d’État bourgeois.
En Libye il en va autrement. Mouammar Kadhafi fut tour à tour colonel putschiste, leader nationaliste bourgeois, suppôt de groupes terroristes internationaux, puis collaborateur compradore des puissances impérialistes venus piller les ressources et le peuple de Libye. Une mésentente survint entre lui et les maîtres du pillage, et entre les pilleurs eux-mêmes (L’Italie en déclin dans son ancienne colonie et la France avide d’étendre sa zone d’influence et de spoliation en Afrique du Nord). Voilà que le sous-fifre fut pris à partie par ses anciens maîtres qui souhaitaient le remplacer par un personnage moins lustré et plus approprié.