La petite bourgeoisie intellectuelle a un rôle très précis à jouer dans le processus de reproduction du mode de production et de toute la société en général.
La petite bourgeoisie intellectuelle est une section de classe chancelante, hésitante, toujours menacée de paupérisation, toujours effrayée à l’idée de perdre les privilèges qui lui ont été accordés à même l’usufruit de la grande bourgeoisie. La petite bourgeoisie aimerait tant faire partie des grands, des puissants, de la nomenklatura performante et de la grande bourgeoisie agissante, mais elle est rarement conviée à la table des festivités, la petite bourgeoisie croupissante, sauf pour faire de la figuration en remerciement des services rendus aux capitaines d’industrie. Et en récompense elle reçoit studio dans la cité, grosse cylindrée, vêtement griffé, emploi bien payé – assurance collective et régime de retraite assuré – jusqu’à la crise économique malheureusement –. En cas de crise la petite bourgeoisie entonne alors son cantique préféré : « Père bourgeois, éloignez de moi ce calice de souffrance que je ne saurais boire », auquel cas le banquier, qui assure sa « crédibilité » (Visa, Amex), répond : « Voici mes fils et mes filles en qui j’ai mis toute mes complaisances, écoutez-les vous embobiner, peuple désespéré. » (1).
SON RÔLE SOCIALLA PETITE BOURGEOISIE INTELLECTUELLE (Robert Bibeau)