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FIN DE RÉGIME À QUÉBEC NE TOUCHEZ PLUS À NOS ENFANTS, MANANTS ! (Robert Bibeau)


 

Jean Charest haussa le ton et sa voix menue fut entendue jusqu’au fond du Salon bleu par les reporters de la presse docile. Ce n’est pas la fin de règne qu’il avait souhaitée. La clique de journalistes qui lui sont attachée comprit qu’ils devaient s’ajuster, car bientôt eux tous devraient servir un nouveau sous-fifre.

 

Dans ses rêves les plus fous, Charest s’était vu quittant la vie publique sous les applaudissements de ses partisans, bénéficiant de l’entendement complaisant de ses mandants, hypocrites et soumis, chacun ayant un bon mot pour lui, plutôt que ces chuchotements venant du fond du parlement en ces derniers moments de son gouvernement décadent.

  

Foin de cette gloire éphémère! Les rues de Montréal, de Québec, de Sherbrooke, de Gatineau, de Rimouski sont maintenant jonchées de verre brisé, d’affiches le conspuant, de pancartes le ridiculisant, lui le manant. Les rues de ces cités remplies de chiens enragés, de chevaux apeurés, de policiers ameutés, casqués, masqués, armés, rangés, boucliers et matraques levés, discrédités, défiés par ces milliers et ces milliers d’enfants, d’adolescents, de jeunes et de parents endoloris par ce gâchis. Parents heurtés certes mais fiers de leur progéniture – plus déterminée que nous ne l’avons jamais été – à rejeter le diktat des haut placés – des capitalistes milliardaires et de leurs thuriféraires tellement désolés – non pas désolés de voir nos jeunes matraqués, pas du tout – désolés de se voir gâcher leur sortie de piste après des années de bons et loyaux services au service des riches.

 

Depuis le début de ce conflit le 12 février dernier, contre ces jeunes malappris, pense-t-il; qu’il traita avec mépris du haut de sa grandeur légitime, pense-t-il; jusqu’à ce chant du cygne de la disgrâce commandé par ceux qui à Sagard avaient placé en lui toute leur confiance, aujourd’hui déçue, pense-t-il. 

 

Ti-Jean, transfuge de Conservateur-libéral à Libéral-conservateur, n’a-t-il pas reçu le sceptre du pouvoir des mains de celui qui le détient ? N’a-t-il pas reçu l’onction de l’arrogance des mains de ceux qui font les Premiers ministres dans le richissime domaine privé du haut de la falaise surplombant le fleuve aux grandes eaux ? 

 

Réunie récemment au domaine de Sagard, autour de la Table ronde des chevaliers d’industrie et de la finance, ils ont désigné le  prétendant politique vassal qui lui succédera. Ti-Jean répudié mais quand même décidé à livrer ce qu’il a promis, suit son chemin avant que d’être congédié.

 

ILS NE VEULENT PAS FAIRE «LEUR PART» POUR LES RICHES

 

Ce ne sont que des jeunots délurés, pense-t-il; inconscients et irresponsables, pense-t-il; qui lui ont barré la route vers un nouveau mandat, pense-t-il; qui refusent de faire « leur part » pour sortir les milliardaires de Sagard de la misère pense-t-il. Ces jeunes sont convaincus qu’ils ont assez donné – particulièrement leurs parents ouvriers – travailleurs – chômeurs – petit-bourgeois paupérisés. Ces jeunes effrontés refusent de verser 1778 $ par année pour le profit de ces milliardaires « appauvris » par leurs crises économiques successives; vous savez ces constructeurs de routes, de ponts, d’hôpitaux, de complexes municipaux et autres prévarications qui sont légion en cette fin de régime. Le Président de Rio-Tinto Alcan est présent, qui tend la main et reçoit ses 75 millions de subventions des mains du représentant du gouvernement : il apprécierait ce Président que les étudiants fassent « leur part » pour le bénéfice de ses actionnaires. Ils sont des dizaines ainsi à se presser dans l’antichambre de la corruption, à inciter Ti-Jean l’ébouriffé à écraser ces jeunes révoltés.

TI-JEAN A SON PLAN

 

Depuis le début de ce combat, Ti-Jean l’ébouriffé avait espéré qu’ils allaient s’essouffler pensait-il; sa tactique avait consisté à nier. Puis, dix semaines de grève et 300 000 grévistes plus tard, il consentit à  discutailler, mais jamais des droits de scolarité, juste de quoi gagner du temps car, pensait-il, ils allaient s’essouffler. Observant que les jeunes ne s’effondraient pas, il pensa que ses cerbères allaient leur faire leur affaire – les limiers de l’insécurité enragés déguisés en Robocop, largués par camions, chevaux, autos, motos, bicyclettes, hélicoptères, ne firent pas dans la dentelle et y mirent tout leur zèle. 1000 arrestations et 800 blessés et estropiés plus tard, ils allaient s’essouffler, pensait-il; mais rien n’y faisait, alors Ti-Jean le sortant eut une idée – il était ministre de la jeunesse tout de même. Il ordonna aux juges et aux tribunaux de se compromettre et de réaliser par la loi ce qu’il ne parvenait pas à faire avancer par l’effroi.

L’INJUSTICE DES RICHES

Les juges à la solde, l’avant dernier rempart de la loyauté envers les puissants de Sagard, où quelques privilégiés ont été reçus en audience, reconnaissants de pouvoir contempler la Légion d’honneur du seigneur des lieux, heureux de baiser l’anneau et de ployer le genoux devant le pontife de l’assemblée des riches. Les juges se mirent vaillamment de la partie et jetèrent de ce côté-ci de la balance d’injustice leurs misérables injonctions de chiffon, espérant stopper la marée humaine des indignés – outrés – désillusionnés à propos de la justice des milliardaires.

 

Cinq cents injonctions plus tard, ils allaient s’essouffler, pensa-t-il ! Eh bien non, son dauphin s’approchait déjà et Ti-Jean n’avançait pas d’un pas. S’il ne parvenait pas à créer l’illusion d’une solution, il recevrait une sommation de se présenter au château de Sagard – devant la table de ses pairs – rien d’autre en mains qu’une masse de révoltés refusant de faire ce que leurs pères avaient toujours fait avant eux : payer et se la fermer.         

 

ÉTUDIER PENDANT UNE GRÈVE DES ÉTUDES ?

Empêcher les jaunes étudiants « scabs » de suivre leurs cours pendant une grève votée par la majorité est un devoir pour les Partisans qui doivent faire appliquer les décisions de l’assemblée générale, coûte que coûte. Sinon, inutile de faire grève comme chaque ouvrier en conviendra. Plutôt qu’une loi anti-scab Ti-Jean a concocté une loi pour protéger les « scabs » !

À propos des casseurs – des communistes – des étrangers malfamés, infiltrés, voilà une vieille rengaine chauvine ressortie d’une époque ancienne. Cette théorie paternaliste-journalistique voudrait laisser croire que les Québécois sont des moutons dociles, soumis, ataviques, résignés, prêts à la tonte; elle voudrait laisser croire que s’il y a de la résistance aux injustices et une guerre de classes pour défendre le droit à l’éducation pour tous, c’est obligatoirement le fait d’étrangers malveillants – le fait de casseurs infiltrés – qui ne peuvent pas refléter « nos » valeurs en la Vierge Marie et au Frère André (ce furent des arguties déclamées pendant la grève de l’amiante dans les années cinquante).

Vous en conviendrez, cette rengaine des infiltrations est ancienne et elle méprise notre peuple. Nous sommes à majorité des révoltés, des opposants enragés contre le crime consistant à nous transférer sur le dos le coût de leur crise économique et de leur faillite. Que Sagard assume sa crise, désolé si les profits des Desmarais ne sont pas aussi élevés qu’espéré; ceux de Bombardier aussi, et pour les profits des banques et bien tant pis! Que les riches payent et qu’ils se débrouillent avec leurs crises en rafale, nous ne payerons pas.

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L’ensemble des carnets sur :

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