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Blog do Vavá da Luz

A VOLTA DE ROBERT BIBEAU COM : LA DETTE SOUVERAINE ET LA CRISE DE L’IMPÉRIALISME

Nous abordons aujourd’hui le problème  récurrent et fort complexe des déficits publics américains et du gonflement  vertigineux de leur dette souveraine. Nous expliquerons le mécanisme économique  qui engendre ces déficits et qui suscite le gonflement de leur dette souveraine,  le défaut de paiement et la dévaluation du dollar US. Nous verrons que ce  processus est inhérent au modèle de développement impérialiste et qu’à terme il  engendre la création de gigantesques entreprises multinationales sans patrie,  sans allégeance, sans foi et sans loi, prêtes à flouer l’économie américaine si  nécessaire afin de poursuivre leur  marche inexorable vers l’accumulation de profits.

 

LE MODÈLE DE LA « PLATEFORME »

 

Un nouveau « modèle de division internationale du  travail » serait en train  de se répandre sur la planète. À commencer par les États-Unis d’Amérique, les  grandes multinationales, américaines d’abord, canadiennes, australiennes,  israéliennes et européennes ensuite, auraient développé une nouvelle façon de  produire et de vendre des marchandises en accumulant des profits astronomiques.  En fait, il s’agit de l’implantation systématique du modèle de division du  travail impérialiste mais à une échelle jamais égalée auparavant. Selon  l’économiste Charles Gave ce nouveau mode de division internationale du travail,  que les technologies de l’information et de la communication facilitent  grandement, s’appelle faute de mieux le système de la « Plateforme » (1).

 

C’est la systématisation de ce modèle de  développement économique impérialiste qui provoque les présentes perturbations  économiques, budgétaires, monétaires et commerciales mondiales. Ce ne sont pas  les mauvaises décisions des banquiers, des spéculateurs boursiers, des  industriels ou des politiciens qui engendrent ces crises systémiques répétitives  qui s’abattent comme la peste sur les peuples du monde mais l’application  mécanique des lois inexorables du développement impérialiste redécouvertes par  Charles Gave.

 

Nous savons tous que chaque pays tient une  comptabilité nationale d’où l’on peut observer annuellement les fluctuations de  sa balance commerciale (2), de sa balance des paiements (3), de son PIB (4), de  son endettement cumulatif et de ses déficits budgétaires (5), de ses emprunts et  de la valeur de sa monnaie nationale. Selon l’économiste Charles Gave, toute  cette comptabilité nationale est de moins en moins pertinente et elle permet de  moins en moins d’analyser et de comprendre les crises économiques et financières  mondiales. 

D’après l’éminent économiste, la logique de la comptabilité nationale est sans intérêt. En fait, que les sociétés multinationales  se proclament « Américaines », « Canadiennes », « Israéliennes », « Européennes » ou « Chinoises », elles domicilient où elles le veulent leurs déficits  commerciaux : « les marchés n’ont pas compris  que nous sommes en train d’assister à la privatisation des balances  commerciales (nationales et internationales NDLR). » (6).

Dans son article de macro économie Charles Gave donne  l’exemple de la société de micro-informatique DELL dont le siège social est  situé au Texas.

Tous leurs ordinateurs sont conceptualisés de façon « virtuelle » dans leurs centres de recherche. Aucune de leurs machines  vendues aux États-Unis n’est construite sur place. Elles sont toutes montées au  Mexique ou en Chine, et importées en Amérique après coup. L’originalité est dans  le fait que Dell ne possède pas les usines dans lesquelles ses machines sont  assemblées (ce qui est différent de la délocalisation industrielle). La seule  chose que fait l’entreprise Texane est de préciser les caractéristiques  techniques que devront avoir ses ordinateurs. Ensuite, des industriels  indépendants de Dell s’engagent à les produire au coût fixé par Dell.

Des trois fonctions nécessaires à la commercialisation  d’un produit – conceptualisation,  fabrication et vente – Dell a réussi à externaliser la plus dangereuse et la plus cyclique, la fabrication. Charles Gave explique  ensuite que par une telle division internationale du travail un ordinateur  construit en Asie, vendu 700 $ aux États-Unis, muni d’un système d’exploitation  Microsoft (dont le siège social est à Seattle mais la production délocalisée),  équipé d’un processeur Intel (dont le siège social est aux USA mais la  production délocalisée), monté d’un écran fabriqué à Taiwan dans un boîtier – clavier fabriqué en Chine, la part du produit de la vente empochée par des  firmes dites de « nationalités américaines » sera de 300 $ (et  leur marge bénéficiaires de 262 $ soit 87 %) et la part des entreprises  dont le siège social est en Asie de 365 $ (et leur marge bénéficiaire de  28 $ soit  7,7 %).  (7).

Les  impérialistes internationaux trouvent ce mode de division internationale du  travail très avantageux et il se répand chaque jour davantage. Cependant, quand  l’ordinateur vendu en ligne par Internet entre aux États-Unis, ce pays  enregistre une forte détérioration de sa balance commerciale.

Dans  l’exemple ci-dessus l’exportation dite « américaine » a été de 275 $  alors que l’importation aux États-Unis a été de 670 $ (bénéfice de Dell et taxes  en sus), d’où les États-Unis enregistrent un déficit commercial de 395 $. Malgré  cela la rentabilité des sociétés  dites « Américaines » présente un certain nombre d’avantages fort  désirables aux yeux de n’importe quel investisseur :

– Elle est très stable : la partie cyclique (la  production) a été affermée à des industriels extérieurs. – Elle est très élevée  : la recherche, le développement et la vente par Internet ne suscitent pas des  besoins de fond de roulement importants. La rentabilité sur capital investi est  donc forte. – Elle ne nécessite pas d’apports de capitaux nouveaux : Dell n’a  pas besoin d’emprunter pour son développement.

– Elle est très transparente : si le coût du travail  augmente trop fortement au Mexique, Dell ne renouvelle pas ses contrats de  production au Mexique pour en signer de nouveaux au Brésil, ou en Chine…  De ce fait, les prix à la production  demeurent sans arrêt sous pression, d’où le peu d’inflation, du moins jusqu’à ce  que les travailleurs du tiers-monde revendiquent des hausses salariales afin de  bénéficier eux aussi du pactole du développement capitaliste dans leur pays.

La Chine avec son système policier très répressif possède  à cet égard un avantage certain et elle maintien ainsi les salaires de ses  ouvriers aussi bas que possible. Toutefois, ceci n’empêche pas le Yuan chinois  de subir des pressions à la hausse que le gouvernement chinois ne peut résorber,  ce qui entraîne une augmentation du coût des importations américaines en Chine  et l’exportation de l’inflation chinoise aux États-Unis.

LA BALANCE COMMERCIALE

            Tout ceci à pour effet que les pays émergents se retrouvent avec des  excédents commerciaux considérables vis-à-vis des États-Unis, qui pourtant ne  veulent strictement rien dire selon l’économiste Gave, puisque la maîtrise des  flux (importations de marchandises aux États-Unis) est à cent pourcent dans les  mains de sociétés dites « Américaines ». De réclamer de ces pays de  réévaluer leurs monnaies contre le dollar ne règlera rien (ce qui laisse  entendre que les sénateurs américains pétitionnaires ne font que de la  figuration pour le public américain) (8). 

 

            De fait, ces pays émergents en voie d’industrialisation accélérée sont  intégrés à la zone dollar. Ce qui  veut dire en termes simples que la  balance commerciale d’un pays où les sociétés s’organisent selon les  principes de la « plateforme » ne veut plus rien dire. Pour raisonner  à nouveau comme cet économiste, l’avantage comparatif qui crée le déficit  américain n’est pas en Chine, mais aux États-Unis. Ce sont les sociétés  américaines qui domicilient où elles le veulent le déficit américain. Si le Yuan  est réévalué, Wallmart passera ses commandes au Vietnam. Le déficit US restera  le même, mais il sera comptabilisé au Vietnam (si les entreprises oeuvrant au  Vietnam sont vietnamiennes, ce qui n’est pas assuré) plutôt qu’en Chine, et le  chômage augmentera en Chine.

Gave ajoute : « Les pays qui pour des raisons politiques (rejet  de la globalisation et de la mondialisation) refuseront ce modèle de  production verront leurs entreprises absolument laminées, car elles seront  forcées de conserver des activités de production cycliques et peu rentables dans  des zones où elles n’ont rien à faire. À terme, elles disparaîtront, et tous  leurs emplois avec elles (et pas seulement les emplois industriels). Et le  protectionnisme ne les sauvera pas plus qu’il n’a sauvé l’industrie textile en  France. » (9).

Le  raisonnement de Gave laisse entendre que les investisseurs étrangers  désirent détenir des actions de ces sociétés américaines, et que les dollars  excédentaires qui entreraient ainsi aux États-Unis serviraient à acheter des  actions de ces sociétés ou des obligations émises par les gouvernements des  États-Unis. Ce qui signifierait que l’équilibre des paiements américains se  ferait en prenant en compte les ventes d’actifs américains aux étrangers.

Ce dernier raisonnement de l’éminent économiste est  totalement faux cependant. La preuve en est que depuis 2008 les investissements  étrangers (directs et de portefeuilles) ne cessent de diminuer aux États-Unis à  cause de l’instabilité du dollar américain (10).

Le modèle de division internationale du  travail appelé « plateforme » entraîne la relocalisation de la  production dans les pays pauvres ce qui réduit d’autant le pouvoir d’achat des  travailleurs des pays riches car l’augmentation des emplois du secteur tertiaire  ne compense pas la destruction des emplois dans le secteur secondaire, et qui  plus est, les emplois tertiaires créés sont parfois si mal payés (MacDonald et  Tim Horton) que les capacités de consommation des travailleurs d’occident sont  réduits à presque rien, ce que les banques compensent pour un temps par  l’élargissement du crédit à la consommation qui ne fait qu’accroître  l’endettement des ménages jusqu’à la prochaine crise des « subprimes ».

 

Plus loin Gave explique que les constructeurs asiatiques sont  totalement dépendant du marché nord américain pour survivre et que donc ils  ne peuvent pas refuser de vendre leurs marchandises aux firmes ayant siège  social aux États-Unis contre des dollars dont la masse internationale est  toujours plus importante et la valeur marchande toujours plus réduite (le dollar  ne vaudra bientôt plus qu’un demi euro). Ce raisonnement est également faux. À  court terme le constat est exact, mais à moyen terme la Chine et l’Inde ont commencé à  développer leurs immenses marchés domestiques et ils se rendront ainsi de  plus en plus indépendants du marché nord américain et alors ils refuseront les  dollars plombés et c’en sera fini pour cette  devise.

 

 

PRIVATISATISATION DES BALANCES  COMMERCIALES

 

L’économiste Gave ajoute : « Les  marchés n’ont pas compris que nous  sommes en train d’assister à la  privatisation des balances commerciales nationales. Ce qui veut dire en  termes simples que quiconque reste enfermé dans la logique de la comptabilité  nationale pour effectuer ses investissements va tout droit à la ruine. » (11).
            Le développement  impérialiste signifie la totale intégration du capital industriel et du capital  bancaire en un capital financier international « off shore », sans  patrie, sans intérêt national et voué exclusivement à l’accumulation de profits  et de dividendes internationaux. En cela Gave a raison de souligner que pour ces  puissants spéculateurs boursiers et pour ces grandes entreprises multinationales  la seule comptabilité globale qui vaille est la comptabilité internationale.  C’est d’ailleurs pourquoi ces ploutocrates réclament l’internationalisation des  organismes de gestion et des mécanismes de régulation  économique.

 

Ce qui provoque la présente crise budgétaire  américaine (défaut de paiement de leur dette souveraine gigantesque de  15 000 milliards de dollars) est du au fait que les dépenses du  gouvernement fédéral et des États américains sont croissantes alors que les  revenus étatiques sont en baisses.  Nous savons déjà pourquoi les dépenses américaines sont si importantes – guerres d’agression incessantes, subventions aux entreprises privés et aux  banques soit – 1 200 milliards en 2008 seulement (12) – mais pourquoi les  revenus des impôts sont-ils en baisse alors que les firmes américaines sont  prospères et font des profits records ? Même si Barak Obama augmentait le  taux d’imposition des entreprises américaines cela ne changerait  rien.

 

C’est que les entreprises dites « Américaines », c’est-à-dire ayant leur siège social  aux États-Unis (alors que leurs manufactures et leurs centres d’affaires  sont répartis un peu partout dans le monde) ne rapatrient plus leurs profits aux  États-Unis afin d’éviter de les « dollariser » et de les voir  dévaloriser par l’inflation et la dévaluation de cette monnaie. Les trusts  et les entreprises multinationales Américaines choisissent de localiser leur  profits dans des centres bancaires « off shore », dans des paradis  fiscaux (Caïmans, Bahamas, Monaco, Macao, Israël, etc.) où ils se mélangent aux  capitaux du monde interlope et une fois blanchies ils sont réinvestis dans les  pays émergents ou dans des fonds boursiers  spéculatifs.

 

« Pour prendre la mesure du choc qui se  prépare, il est utile de savoir que même les banques américaines commencent à  réduire leur utilisation des bons du trésor US pour garantir leurs transactions  par crainte des risques croissant pesant sur la dette publique US. Le groupe  GEAB croit qu’un autre 15 000 milliards d’actifs-fantômes spéculatifs vont  s’envoler en fumée dans les prochains mois de 2011 et 2012. En ce moment les  grandes entreprises accumulent de la trésorerie en prévision de ce choc  financier qui verra les trésoreries gouvernementales s’effondrer. » (13).

 

 

INFLATION ET DÉVALUATION DE LA  MONNAIE

 

Au milieu de ce salmigondis la Fed (banque  fédérale américaine) songe à un troisième épisode d’assouplissement  quantitatif…Comprendre ici que la Fed songe à émettre de nouveaux dollars pour  acheter les obligations d’épargnes des gouvernements américains que de moins en  moins de spéculateurs (y compris les banques américaines) désirent acquérir car  l’investissement est trop risqué. Cette troisième émission de monnaie engendrera la dévaluation du dollar et  une inflation importante aux États-Unis; méthodes par lesquelles le gouvernement  américain transfert le coût de la crise de la dette souveraine sur le dos des  petits salariés, des retraités, des pauvres et des démunis qui verront leur  maigre pouvoir d’achat s’éroder encore davantage (14).

 

Pour le gouvernement américain les bénéfices  combinés de l’inflation et de l’émission de monnaies est double  puisque d’une main il décharge le fardeau de la dette sur le peuple (par la  hausse des prix et des recettes fiscales de l’État) et de l’autre il réduit  d’autant sa dette extérieure en dévaluant les créances en dollars de ses  créanciers. C’est la raison pour laquelle de nombreux pays dans le monde  cherchent à transiger avec d’autres monnaies que le dollar américain, ce que  nous avions déjà souligné dans une étude antérieure  (15).

 

Pendant ce temps, les immenses trusts  internationaux, les multinationales de tout acabit, les spéculateurs boursiers  et les banquiers internationaux observent l’économie mondiale, spéculent, jouent  avec les actifs du monde entier et cherchent à tirer leur épingle de ce jeu  macabre dont les lois inéluctables les entraînent inévitablement vers la  catastrophe économique. Mais attention, ce système économique moribond ne  s’effondrera pas de lui-même, il imposera encore et toujours plus de sacrifices  aux peuples du monde entier afin de se maintenir à flot. Seule une révolte  généralisée pourra l’abattre et construire un monde nouveau…Qu’attendons-nous  pour le construire sur ses ruines ?