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L’UNITÉ DES FACTIONS EN FAVEUR DU BANTHOUSTAN PALESTINIEN !(Robertbibeau)


La résistance engendre l’unité des résistants. La collaboration engendre l’unité des  collabos et renforce la collaboration. L’unité de tous les collabos ne peut pas renforcer la résistance. Ce sont ces principes simples qui doivent servir à apprécier l’entente d’unification signée par treize organisations palestiniennes, pour la plupart membre de l’OLP, au Caire en Égypte il y a quelque temps.

La photo ci-haut, montrant des manifestants palestiniens à Ramallah le jour anniversaire de la Nakba (des photos semblables ont été prises à Gaza et aux frontières syrienne et libanaise) indique la raison pour laquelle l’entité sioniste ne tient pas particulièrement à fragiliser le régime syrien de Bachar el Assad, ni celui de Mahmoud Abbas à Ramallah, ni celui de Khaled Mechaal à Gaza. En effet, Israël craint l’orientation imprévisible d’éventuels nouveaux gouvernements syrien et palestiniens advenant que les cliques au pouvoir en viennent à être renversées. L’exemple libanais a déjà fortement ébranlé Israël ; l’entité sioniste n’a pas su écraser la résistance héroïque du Hezbollah libanais. La stabilité et la prévisibilité des réactions gouvernementales arabes sont préférables à la déstabilisation anarchique risquant de laisser émerger des régimes populistes anti-sionistes en Syrie, en Palestine, au Liban et en Égypte « démocratisées », voilà la doxa de l’État major de l’armée sioniste à Tel-Aviv, le véritable dirigeant de la base militaire américaine au Levant (1).

En Palestine, le dilemme est de maintenir au pouvoir la vieille coterie de Mahmoud Abbas, président de pacotille dont le règne est terminé depuis deux années en vertu même de la Constitution palestinienne, ainsi que de ses nouveaux alliés du Hamas, ou alors de voir émerger une nouvelle résistance absolument hors de contrôle soutenue par la rue partout dans le Makrech Arabe.

« Cela s’est traduit par de multiples rassemblements, encore faibles en nombre de participants, systématiquement réprimés par le Hamas à Gaza et par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie. Sur la place Manara à Ramallah, une tente occupée par de jeunes « blogueurs » surmontée d’un calicot « Le peuple veut la fin de la division » exprime clairement le ras-le-bol général d’une situation devenue insupportable. » (2)


Ces jeunes « blogueurs » dont il est fait mention ici étaient en fait commandités par les organisations du Fatah et du  Hamas afin de laisser croire que les factions n’ont pas d’autre choix que de s’entendre puisque c’est la volonté populaire représentée par ces faire-valoir munis de leurs portables à clavier fournis par le fils Abbas, détenteur grâce à Israël de l’exclusivité de la commercialisation de ces appareils en Palestine occupée.

Le nouveau gouvernement égyptien, celui là même mis en place par les apparatchiks suite à la retraite précipitée de Moubarak, et toujours sous contrôle de l’ambassade américaine au Caire, aurait été à l’origine de cette entente de trahison nationale à laquelle treize factions, tout ce que l’OLP compte de groupuscules en quelque sorte, auxquelles s’ajoute le Hamas, cherchant tous à s’adouber pour se partager les futur postes d’administrateurs dans les bantoustans virtuels (Gaza, Jéricho, Ramallah, Jénine, Naplouse et Hébron). Le peuple palestinien revit ces temps-ci le scénario désastreux des Accords d’Oslo, de triste renom (3).

L’entente Fatah-Hamas dit ceci :

« Le texte prévoit la formation d’un gouvernement de technocrates ou d’indépendants ; la tenue d’élections présidentielle et législative d’ici un an ; la réforme de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et une solution à la division des organes de sécurité. Comme il est prévu par les accords d’Oslo, c’est l’OLP et elle seule qui est habilitée à négocier des solutions de paix avec le gouvernement israélien. Ce texte facilitera sans aucun doute la campagne de l’Autorité en faveur de la reconnaissance par l’Assemblée générale des Nations unies d’un État palestinien indépendant dans les frontières de juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. » (4)

Convenons que des personnalités palestiniennes indépendantes cela n’existe tout simplement pas. Quand une nation toute entière de réfugiés, d’emprisonnés (11 000), d’emmurés vivant sous blocus militaire, se bat pour sa survie contre un État génocidaire, tout individu faisant partie de cette nation est soit un combattant de la liberté et de la résistance face à l’ennemi sioniste ; soit un défaitiste ou un collaborateur déclaré ou inavoué, ce qui revient au même, l’un s’est déjà vendu, l’autre est à vendre.

Ce gouvernement provisoire sera donc un gouvernement de collaboration et de trahison nationale chargé en conformité avec les Accords d’Oslo (que le Hamas prétendait ne pas reconnaître) de préparer la future élection législative et présidentielle où Fatah, Hamas et autres factions, feront campagne sous occupation et sous blocus israélien. Ces élections permettront de distribuer les postes et les rôles de gardes chiourmes dans les bantoustans à venir, pendant que la soi disant « communauté internationale à l’ONU », à la solde des Américains, votera une résolution, sans autre effet que de reconnaître selon le droit international le renoncement du peuple palestinien à plus de 75 % de ses terres spoliées par l’entité sioniste en 1948. Cette résolution de l’ONU constituera la reconnaissance internationale de l’irréversibilité de la Nakba, de l’irréversibilité de l’invasion et de l’usurpation des terres palestiniennes par les hordes de l’entité sioniste avec le consentement complice des carnassiers de l’Autorité et de l’OLP.

Cette résolution de l’ONU n’impliquera aucune obligation de la part d’Israël mais lui assurera en droit international que plus de 75  % des terres déjà volées aux palestiniens ne leur seront jamais rétrocédées. Pour les 20 ou 25 % des terres restantes, rien ne sera réglé et tout sera sujet à d’autres interminables palabres entre l’entité sioniste et les collaborateurs de l’OLP.

La récompense offerte au Hamas pour avoir concédé, sans aucune contrepartie de la part de l’ennemi, cette renonciation légale aux droits ancestraux du peuple palestinien sur les terres actuellement occupées par l’entité sioniste, a été l’annonce par le ministre des Affaires étrangères égyptien de la réouverture prochaine de la frontière avec Gaza. Voilà ce que c’est que de céder son droit d’aînesse pour un plat de lentilles.

Les analystes de salon proclament ces temps-ci que : « La décision de l’ONU d’une reconnaissance en septembre d’un « État palestinien », venant s’ajouter à l’accord de réconciliation (unité des collabos NDLR), constitue des points d’appui pour « désenclaver » la lutte du peuple palestinien et lui redonner sa place centrale dans le combat anti-impérialiste. » (5).

Rien n’est plus faux. Cette « reconnaissance » du renoncement à la libération de la terre  palestinienne ; de la  renonciation au droit de retour pour les millions de Palestiniens des camps de réfugiés (ceux qui ont manifesté aux frontières de la terre de la Nakba le 15 mai dernier et dont il n’est même pas fait mention dans l’entente d’unité et de fraternité des collabos, ni dans la résolution présentée à l’ONU), ainsi que le consentement à l’usurpation des droits ancestraux palestiniens, garantissent véritablement « l’enclavement » de la lutte de libération nationale palestinienne. Cet « enclavement » amorcé lors des Accords d’Oslo entérinés par l’OLP poursuivant sans relâche sa politique de capitulation et de trahison nationale auquel s’est maintenant joint le Hamas.

C’est la capitulation et la renonciation à leurs droits qui isolent les capitulards et entraînent la défaillance de leurs appuis solidaires internationaux, jamais la résistance. C’est la résistance à l’ennemi sioniste qui garantit l’unité des combattants, jamais l’inverse.

Espérons que le peuple palestinien et certaines de ses organisations de lutte nationale reprendront le flambeau de la résistance et de la libération totale de la terre palestinienne ancestrale jusqu’à l’éradication complète de l’entité sioniste, bastion depuis soixante trois ans de l’impérialisme occidental sur les terres arabes (6). C’est sur ces bases militantes de résistance résiliente que doit se forger l’unité des organisations qui adhèrent aux objectifs de libération nationale du peuple palestinien.