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ROBERT BIBEAU EM : DÉMOCRATIE EN PÉRIL !

Si la démocratie des riches est en péril, la démocratie du peuple, elle, est en devenir. Il n’y a pas qu’en Égypte, en Libye, en Tunisie, en Algérie, au Bahreïn et au Yémen que la démocratie populaire soit réprimée par les balles : dans tous les pays occidentaux, la démocratie du peuple est galvaudée sous les balles en sucre du despotisme et du népotisme.

Un journaliste dubitatif s’interroge : « Le système de « représentation démocratique » par l’élection à intervalles réguliers est-il devenu une astuce commode permettant à une oligarchie politico-économique, tout en augmentant son pouvoir et sa richesse, de mener le bon peuple par le bout du nez ? » (1).


Il lui faudra deux milles mots, au « bobo »,  pour nous embrouiller et pour effacer cette évidence de notre pensée. Pour ma part, je l’aurais formulée ainsi : une classe de riches oligarques qui stipendie une coterie politique complice ne serait-elle pas en train de nous mener par le bout du nez ? Mais si ; évidemment ! (Ma plume est un peu assassine pour ces gens que je n’aime pas trop…, par certains côtés, j’imagine que je fais moi aussi partie du lot… des bobos. » (2).

Ce reporter traîne dans les médias depuis quelques décades déjà et il vient tout juste de comprendre (non, excusez-moi, de s’interroger sur) le sens et le pouvoir réel de ce fameux bulletin de vote que les clercs à la solde des milliardaires proposent comme objectif ultime de toute « révolution », que celle-ci soit arabe, birmane, ivoirienne, iranienne, libanaise, afghane ou haïtienne, j’ai nommé la « démocratie  parlementaire avec alternance » : vous savez, bonnet blanc ou blanc bonnet… ?

Lui et ses semblables veulent nous faire croire que tous les peuples du monde sont à la recherche de ce « Graal », ce fameux bulletin de vote, à intervalles irréguliers ou réguliers (les Américains votent tous les six mois, et ce sont les plus dégoûtés de cette démocratie des riches : 50 % de votants, seulement, voire parfois moins) afin d’accomplir leur devoir citoyen, l’âme en paix et le ventre creux, debout devant l’usine délocalisée ou face aux champs dévastés, quand il n’ont pas été minés après les bombardements du défenseur de tous les bulletins de vote de l’humanité, le grand Obama Premier et ses armées de l’Otan meurtrier.
Cette réaction de révolte passive de larges couches de la population qui ne participent plus au processus électoral bidon inquiète le nouveau clergé séculier des éditorialistes, journalistes et autres analystes, qui y détectent une première phase de résistance susceptible, s’ils n’y prennent garde, de se métamorphoser en quelque chose de plus actif et de plus dangereux pour le système, à l’exemple de ces pays arabes qui ne décolèrent pas, mais pas pour le droit de voter, quant à eux. Non : pour celui de décider et pour celui de travailler et de manger.
Qui a donc osé commettre ce « détournement » de démocratie, demande le chroniqueur à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession ? Les lobbies, répond la chercheuse écologiste : « tous les exemples récents, au Québec — dossiers de la construction, nomination des juges, gaz de schiste, amiante ou pétrole à Anticosti — témoignent de la puissance des lobbies sur la sphère publique ».

Comme si cet agiotage des riches n’était pas inscrit dans les gènes (les urnes) de l’enfant « démocratique », mais constituait plutôt un « glissement » de son historicité avilie : «  Le glissement est général, ajoute-t-elle en en donnant pour exemple la réduction de l’impôt sur les sociétés, qui coïncide avec l’augmentation des inégalités financières et sociales, ainsi qu’avec l’augmentation des risques pour la santé publique et l’environnement » (3).

Étrange ? Comment se fait-il donc que nous soyons si nombreux à avoir subodoré ce « glissement » et que plus de quarante pourcent (40 %) des détenteurs du privilège de déposer leur arme-bulletin dans l’urne contrôlée par les faiseurs de « démocratie » patentés se désintéressent totalement de ce soi-disant « privilège » ? Comment se fait-il que nous soyons si nombreux à répudier ce pseudo- droit magique ?  Pourquoi cette désaffection populaire pour un instrument aussi puissant que le bulletin de vote (à ce point, l’on peut rire…) (4) ?

Lors d’une assemblée de protestation contre les dégrèvements fiscaux accordés aux milliardaires, aux banquiers et aux industriels, un péquenot à l’air débonnaire soulignait qu’une élection était le plus mauvais moment de la saison des joutes électorales pour soulever une question sérieuse concernant l’iniquité des charges fiscales imposées à la « classe moyenne » et aux travailleurs !

En période de mascarade électorale, l’objectif des vendeurs d’illusions est de se demander jusqu’où ils peuvent mentir sans s’aliéner l’électorat : « Certains politologues en sont venus à écrire qu’un bon politicien, c’est quelqu’un qui se demande jusqu’où il peut aller entre les élections au profit de ses bailleurs de fonds sans risquer d’être défait au prochain test électoral » (5).

Machiavélique, le pamphlétaire a parfois de ces éclairs de lucidité dont il se défend cependant en les répudiant aussitôt (vous ne souhaiteriez tout de même pas qu’il perde son emploi !) Observez comment ce prestidigitateur retombe sur ses pieds : « Pour Marcel Gauchet, dans son oeuvre colossale La Démocratie d’une crise à l’autre (éditions Cécile Defaut, 2007), la « démocratie représentative » est historiquement victime de son succès contre les régimes totalitaires » (6).

Selon ce mécène, si la démocratie bourgeoise échoue, c’est tout simplement parce qu’elle a trop bien réussi !  Vous y comprenez quelque chose, vous ? Il n’y a que les intellectuels pour ainsi divaguer. C’est de votre faute, si les politiciens vous méprisent, nous susurre-t-il. C’est l’individualisme et la « méritocratie » qui sont coupables des exactions et des fourberies, jamais la classe des « méritants », nous dit-il,  non plus que la structure même du pouvoir pseudo-démocratique érigée par le « clan des lucides ».

Que de contorsions, pour approximer la vérité afin d’éviter de la dénoncer. S’il n’y prend pas garde, il finira par tout dévoiler, le reporter… Il lui faut donc effectuer une nouvelle pirouette et, pour cela, quoi de mieux qu’une sommité politicologue universitaire ? Vous avez peut-être pensé à Jean-François Lisée, à BHL  ou à Alain  Finkielkraut ? Que nenni : vous vous trompez ; le voici dans toute sa démagogie, l’Éric Montpetit, directeur du Département des sciences politiques à l’Université de Montréal. Ecoutons-le (ou, plutôt, lisons-le) : « Les choses ne se passent pas si mal. On déléguerait trop aux experts, qui ne sont pas plus neutres que n’importe qui ». « La solution », dit-il, « passe par des débats publics ouverts, lesquels sont malheureusement perçus dans la société comme des facteurs de chicane et de division. » (7).

Voilà, ne renversez surtout pas le système social, comme ces utopistes égyptiens, ces Tunisiens et tous ces Arabes qui s’emportent pour rien ! Débattez-en ! Vous en discutez déjà, me direz-vous ? Alors : manifestez ! Vous refusez de voter ? Alors : marchez ! Vous hurlez et aucun politicien ne vient, aucun milliardaire ne prend le soin de vous écouter ? Alors, débattez entre vous, toujours en pure perte, mais encore plus ardemment…Il en restera bien quelque chose, de vos rugissements lancés au vent glacé de février, car, voyez-vous, ils ne souhaitent pas vous entendre, ceux qui ont forgé ce système « démocratique » qui garantit leurs profits.

La démocratie parlementaire, avec son alternance, est le premier choix de la bourgeoisie, si le peuple sait bien voter. Sinon, il lui reste la dictature totalitaire, si vous ne savez pas bien faire.  La démocratie des riches est ben ouvert à vos commentaires, pourvu que vous payiez vos taxes…taxes…taxes (8)…et que vous restiez tranquilles.

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